Le gouvernement en est encore aux atermoiements, entre lancer l’idée de taxer les surprofits des producteurs électriques et finaliser son budget. Depuis des mois, aucun signe d’une décision éclairée et salutaire pour les entrepreneurs et la petite industrie en Belgique. Les acteurs de ce secteur ferment les uns après les autres, dans un silence assourdissant. Quand il s’est s’agit de sauver les banques belges en 2008, c’était plié en un week-end. Quand il s’agit de sauver le tissu économique belge, il n’y a plus personne. Le gouvernement est aux abonnés absents. Avec des conséquences graves.
Gestionnaires de BeCook, un incubateur spécialisé dans le soutien aux start-ups Food, doublé de toute l’infrastructure nécessaire pour la production, nous sommes aux premières loges pour comprendre la situation des acteurs de ce secteur. La bataille est celle de sa survie, en choisissant aujourd’hui entre arrêter le saignement des factures d’énergie et perdre des clients, et par-delà, du chiffres d’affaires.
En 2020, nous avions un budget d’énergie de 12.660,39 euros, en 2021, il a atteint 22.161,43 euros. Cette année, ce chiffre a été atteint au mois d’août. Si nous n’agissons pas, c’est plus de 40.000 euros d’électricité qui vont partir en fumée cette année, plus de 60.000 l’année prochaine. Notre choix est donc fait, nous devons réduire nos frais, quitte à perdre des clients, afin de limiter les pertes voire pire.
Utiliser 2 fours en parallèle pour atteindre des chiffres de production élevés ? C’est terminé, l’un des 2 fours sera condamné.
Refroidir les salles de travail à 12° afin de travailler les produits frais ? Impayable de continuer à refroidir ces mètres carrés.
Continuer à offrir un congélateur de 10m² afin de produire à la demande et éviter le gaspillage alimentaire ? 3x Non. Quitte à perdre des clients.
Grâce à ces mesures, BeCook espère revenir à des frais d’énergie raisonnables, si ce n’est payable.
Et pourtant, nous ne sommes pas restés sans rien faire. BeCook est abrité dans un bâtiment durable, qui dispose des normes d’isolation les plus récentes. Nous n’utilisons pas de gaz (ouf !) et notre réseau électrique bénéficie de panneaux solaires qui permettent de réduire nos frais de 25%. Je n’ose même pas imaginer le niveau de factures si nous étions dépendants du gaz dans un bâtiment ancien. Ce serait la fermeture immédiate.
C’est donc un appel que nous lançons aux politiques de tous bords. Il est plus que temps d’agir et de prendre exemple sur des pays comme la France et la Grande-Bretagne qui ont réussi à limiter l’impact de cette crise sur les frais d’électricité comme le démontre la CREG (https://www.creg.be/fr/professionnels/fonctionnement-et-monitoring-du-marche/evolution-prix-de-lenergie-belgique-et-pays).
Je rêve aujourd’hui de tirer un câble depuis la France jusque Bruxelles …
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